NOUVELLES - AVENIR PLUS
Mbour Sénégal
Juillet 2009

La fin de l'année est arrivée juste avant l'hivernage, fin de notre première année scolaire 2008-09.
Apres un démarrage difficile, avec seulement 100 élèves le jour de la rentrée, nous sommes finalement arrivés à un peu plus de 400 inscrits en novembre ce qui nous permettait d'approcher l'équilibre financier. Ici on s'inscrit quand on le peut financièrement, d'où ces enfants qui arrivent jusque fin novembre (de cette façon les parents ne paient pas les 2 premiers mois de l'année).
Ibrahima et CILe démarrage n'a pas été facile, nous n'avions rien, il a fallu tout créer, voire inventer mais le sourire des enfants ne nous permettait pas de baisser les bras, alors nous nous sommes retroussés les manches, les journées ont été très longues et un peu a la fois, les choses se sont mises en place. Il me fallait aussi comprendre comment fonctionnait le système. Ici aussi tout se négocie...
Nous avons également du apprendre à travailler ensemble. Tous mes collègues sont des hommes, musulmans, nos cultures sont à des années-lumière l'une de l'autre. Il nous a donc fallu nous adapter, ce qui est facile à dire et un peu moins à faire. Ici les femmes n'occupent que très rarement un poste à responsabilités et la plupart des hommes ne rendent jamais de comptes aux femmes donc quand ils m'ont demandé de " m'occuper " des finances, j'ai été un peu surprise. En fin de compte, nous travaillons très bien ensemble. Nous avons beaucoup appris les uns des autres et le résultat est plus qu'encourageant.
Donc après la folie des 2 premiers mois, les choses sont un peu rentrées dans l'ordre et les journées se sont écoulées un peu plus paisibles.
Je me suis occupée totalement de la maternelle et de l'élémentaire plus de la gestion financière. J'ai passé beaucoup de temps a expliquer aux parents que s'ils ne payaient pas la scolarité de leurs enfants ils mettaient la vie de " leur école " en danger et petit à petit ça a marché, ils ont fait de gros efforts pour payer en temps et heures et quand ils ne pouvaient pas, ils venaient s'en expliquer.
En fin d'année 2008, nous avons approché la communauté rurale de Malicounda pour leur demander de nous octroyer un terrain et nous y sommes arrivés après quelques " discussions ". Nous avons maintenant un terrain d'environ 1200 m2 à Saly Carrefour où nous espérons un jour pouvoir construire une seconde maternelle/primaire. Pour l'instant il nous faut nous concentrer sur ce que nous avons et le consolider, les enfants qui viennent à Grand Mbour ne pourraient pas payer le transport jusqu'à Saly Carrefour. Notre priorité est donc de réunir les fonds nécessaires soit à l'achat du bâtiment maternelle/primaire où nous sommes, soit à l'achat d'un terrain dans le quartier ou nous sommes actuellement sur lequel nous pourrions faire construire. Ne recevant aucune subvention de qui que ce soit, nous ne pouvons compter que sur la générosité des amis de l'école car pour l'instant nous ne générons aucun bénéfice. Ces amis se sont manifestés cette année, vous êtes venus nombreux nous voir, nous soutenir par une donation ou le parrainage d'un enfant. Grâce à vous nous avons aussi pu acheter 2 camions de sable pour le terrain de jeux des petits, mettre des étagères dans les classes de maternelle, acheter 2 armoires pour les classes.
Nos enfants parrainés ont bien travaillé, deux d'entre eux vont même sauter une classe, les enfants se sont mis à lire grâce a notre petite bibliothèque enrichie régulièrement par les livres que vous nous avez ramené (dans un pays ou personne ne lit c'est tellement important).
Durant l'année 3 de nos enfants ont perdu un de leurs parents, grâce à vous aussi ils ont pu terminer leur année scolaire, l'un d'entre eux va même être pris en charge l'an prochain. A vous tous encore un grand merci pour votre aide.
En février, la maternelle nous a organisé un carnaval auquel une famille de parrains a eu la chance d'assister.Carnaval 09C'était extraordinaire, les tout-petits s'en sont donnés à cœur joie et ils étaient très contents de pouvoir danser (c'était l'hiver, nous avions tous très froid car nous manquons cruellement de portes et fenêtres) En fin d'année nous avons proposé une sortie en maternelle et en primaire moyennant une petite contribution des parents. La maternelle a passé une demi-journée à la plage, la plupart d'entre eux n'avaient jamais vu la mer alors qu'ils habitent Mbour) et les primaires sont allés à Bandia (la réserve africaine).
A la plagePuis nous avons eu la remise des prix pour les primaires, pas seulement les 3 meilleurs de chaque classe mais aussi les deux plus méritants. Nous avons jugé important que les enfants comprennent que s'ils travaillaient, ils seraient récompensés.
les prixLa remise de prix a été, elle aussi, possible grâce à ce que vous nous avez ramené lors de vos visites, regardez bien la photo, non seulement vous allez reconnaître certains de vos enfants parrainés mais aussi vos sacs a dos. Les parents sont venus nous remercier pour une bonne année.
Maintenant il nous reste à clore cette première année que nous considérons un succès. Nous avons pas loin d'un million de CFA d'impayés au niveau des scolarités du moyen/secondaire, nous allons en récupérer une bonne partie mais peut être pas avant la prochaine rentrée ce qui nous pose un gros problème de trésorerie pendant l'été ou nous continuons a devoir payer les loyers quand nous n'avons plus de recette mais c'est comme ça que ça se passe ici.
Nous devons trouver les fonds pour démarrer la cantine (en octobre) ou les enfants pourront bénéficier d'un repas un peu plus équilibré (les protéines sont pratiquement totalement absentes de leur régime alimentaire).
Un couple d'amis français bénévoles est venu grossir nos rangs, elle va m'aider à la gestion de l'école et lui va démarrer une équipe de foot avec les gosses du primaire, là nous allons avoir un gros succès.
Il faut que nous continuions nos efforts de sensibilisation auprès des parents pour qu'ils comprennent l'importance du paiement de la scolarité mais la répercussion de la crise économique existe ici, une grosse partie du Sénégal vit de ce que leurs familles envoient d'Europe ou des Etats-Unis et bon nombre d'entre eux ayant perdu leur boulot ne peuvent plus rien envoyer a la famille...
A ce jour nous avons déjà 27 promesses de parrainage pour l'an prochain. Un grand merci du plus profond de nos cœurs, ensemble nous y arriverons.
Une dernière chose - faites suivre le lien du site de l'école a tous vos amis et dites leur que nous existons bien, je sais que beaucoup de gens ont été trompés et se méfient maintenant -
Merci!


Cathy

Sally